La Fédération sera fermée du samedi 5 août au dimanche 27 août

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Anniversaire des soixantenaires de Boult-aux-Bois
Philippe Vauchelet

Présentation :

Engagé de longue date dans la vie associative ardennaise, Philippe Vauchelet, professeur des écoles à la retraite, passionné de nature, est actuellement conservateur bénévole des Tourbières de Germont pour le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne, administrateur de la Société d’Histoire Naturelle des Ardennes, administrateur de l’association de sauvegarde du patrimoine Vouzinois, et adhérent du regroupement des naturalistes Ardennais (ReNArd).

Interview :

Pour les nouveaux adhérents qui ne vous connaissent peut-être pas, pouvez-vous nous raconter votre parcours au sein du mouvement CPN ?

J’ai créé mon club CPN, avec des copains, en 1976, à Poix-Terron (la maison à côté de la Fédé actuelle !), quand nous étions ados, après avoir rencontré les membres de l’association ardennaise de protection de la nature « L’Épine noire », lors d’une réunion publique contre le curage d’une rivière. J’ai adhéré à l’Épine noire à l’âge adulte. S’en sont suivies des années de sorties nature et de militantisme.
De 1982 à 2004, j’ai été directeur du Centre d’Initiation à la Nature, affecté à l’Épine noire et aux clubs CPN.
J’ai également été le premier Président de la Fédération des CPN à sa création en 1983 jusqu’en 1989.

C’était comment les CPN au début du mouvement ?

Nous étions des passionnés, des militants. Nous avons vécu une époque très forte d’innovation et de surinvestissement pédagogique, une fertilité associative.
Nous organisions des camps CPN de trois semaines qui accueillaient aussi bien des enfants en local que d’autres venus de toute la France et issus de niveaux socio-culturels très hétérogènes. Ce mélange était riche et atypique. Les conditions d’accueil étaient minimalistes, les jeunes partaient deux jours en autonomie, avec juste l’hébergement d’assuré, pour effectuer un jeu de piste en pleine nature. Ce ne serait plus possible aujourd’hui. Nous partagions une forte connivence avec les parents qui nous accordaient leur confiance facilement.
Il y avait déjà des clubs partout en France et une variété dans leurs compositions : de gros clubs structurés avec des permanents et des plus petits constitués « librement ».
Nous avons aussi contribué à ce qui ne s’appelait pas encore les « sciences participatives », avec des enquêtes sur l’arrivée des hirondelles réalisées par nos clubs sur tout le territoire.

S’il ne devait y en avoir qu’un, quel serait votre meilleur souvenir de CPN ?

En tant qu’animateur CPN, la démarche inclusive de nos camps nature qui accueillaient ensemble tous les enfants, y compris certains souffrant de handicap.

En tant que président de la FCPN, la rencontre avec Huguette Bouchardeau, alors ministre en charge de l’environnement, lors des premières rencontres CPN en Indre-et-Loire, en 1985, c’était un personnage, une intellectuelle charismatique qui défendait de vraies valeurs.

Votre passage chez les CPN a-t-il eu un impact sur votre parcours de vie ?                                                                                                                                                                               

Le mouvement CPN m’a traversé comme je l’ai traversé. Je m’y suis construit en le construisant, une forme « d’éco-socio-construction ». On devient adulte, en se mesurant à la nature et aux autres. On tire un fil d’un écheveau dont on se sent acteur, on s’aperçoit qu’on a sa place.

Mon passage chez les CPN m’a également conforté dans mon choix de devenir instituteur et a influencé ma manière d’exercer ce métier.

Avez-vous pu observer une évolution du mouvement au fil des années ?

Les clubs ont dû s’adapter à plus de normes et réglementations, pour l’organisation des camps. C’est, entre autres, ce qui nous a contraints à fermer le Centre d’Initiation à la Nature en 2004.

Les stratégies des familles pour que leurs enfants réussissent et acquièrent des connaissances, habiletés et savoir-être, se sont aussi beaucoup développées par rapport aux débuts du mouvement. Cela génère peut-être de nouvelles attentes vis-à-vis des clubs.